Auteur : Badinter, Elisabeth
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Élisabeth Badinter /e.li.za.bɛt ba.dɛ̃.tɛʁ/, née Bleustein-Blanchet, le à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) en France, est une femme de lettres, philosophe, féministe, femme d'affaires française et spécialiste du siècle des Lumières.

En 1978, elle devient maître de conférence à l'École polytechnique, où elle dirige un séminaire en Humanités et Sciences sociales. En parallèle de son poste d'enseignante, elle mène des recherches sur les notions de féminité, de virilité, ainsi que leurs constructions sociale et historique. En 1992, elle publie XY, De l'identité masculine, ouvrage bien accueilli par la critique. Elle y fait la synthèse de ses recherches, elle se penche sur la fluidité des comportements sexuels masculins à travers l'histoire européenne et américaine.

Dans les années 1980, dans la continuité de ses travaux de recherche sur le rôle des femmes dans la société et sur la maternité, elle devient progressivement une figure du féminisme en France. Elle publie un essai, L'Amour en plus, dans lequel elle conteste l'existence de l'instinct maternel naturel. Opposée à la théorie de la complémentarité des sexes, qui fait de l’opposition entre hommes/femmes l’essence même de leurs relations, elle défend l'égalité et la ressemblance entre les sexes.

En 1989, après l'affaire du foulard de Creil, elle s'engage pour la défense de la laïcité. Elle publie, avec Régis Debray, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler, un manifeste - « Profs, ne capitulons pas ! » - dans lequel elle redoute « le Munich de l’école républicaine » et fustige la lâcheté de la classe politique. En 2007, à la suite du procès contre Charlie Hebdo pour avoir publié des caricatures de Mahomet, elle prend la défense du journal satirique. Elle réfute la définition commune de l'islamophobie, qui confond la critique de la religion avec ceux qui la pratiquent, qu'elle considère comme une arme contre la laïcité.

Elle se qualifie de « fille de Simone de Beauvoir », qu'elle rencontre à plusieurs reprises et dont elle admire le travail, même si elle n'est pas toujours d'accord avec ses positions. Elle défend la vision d'un « féminisme universaliste laïque, et conquérant », elle refuse et combat le différentialisme, qui est une atteinte à l'égalité des sexes. Se revendiquant femme de gauche, elle se prononce en faveur du mariage pour tous, de la PMA et de la GPA. Elle défend le droit à l'avortement, en ce qu'il est « un pas immense vers la fin d'une aliénation ».